Qu’avez-vous fait pendant votre période sans emploi? Pas d’expérience québécoise?
Avez-vous déjà eu à répondre à ces questions en entrevue? D’expérience, ce sont souvent les questions redoutées par les immigrants et pourtant elles sont quasiment incontournables. Comment bien répondre, quoi dire et ne pas dire? Voici quelques pistes de réponses.
Certaines questions reviennent régulièrement en entrevue, bien y répondre vous permettra alors d’être plus convaincant. Mais pour bien faire, il ne suffit pas de répondre à la question en tant que telle, il faut répondre à l’inquiétude de l’employeur. Derrière cette inquiétude, se cachent souvent plusieurs sous questions. Prenons un exemple réel :
Igor est arrivé d’Ukraine il y a 3 ans. Il a plus de 10 ans d’expérience en graphisme dans son pays. Il n’a jamais travaillé au Québec, mais il a pris le temps de faire la francisation et des cours d’anglais. Sur son CV, il y a donc un trou étant donné que sa dernière expérience professionnelle remonte à 2010.
Employeur : Je vois que nous n’avez pas travaillé depuis 3 ans, pouvez-vous m’expliquer ce que vous avez fait pendant cette période sans emploi?
Derrière cette question, plusieurs inquiétudes dans la tête de l’employeur:
Y a-t-il une information qu’il ne me dit pas qui justifierait ce trou? (difficultés psychologiques, personnalités). Pourquoi n’a-t-il pas trouvé d’emploi?
Ce petit doute suffit parfois à l’employeur pour ne pas prendre de risque et prendre un autre candidat.
À vous de le rassurer sur le fait que vous êtes resté actif et avez maintenu vos connaissances à jour dans votre domaine!
Igor : « Ma dernière expérience professionnelle remonte effectivement en 2010 à Kiev, dans l’entreprise X où j’ai travaillé comme graphiste. En 2011, je suis arrivé au Québec et j’ai suivi les cours de francisation.
Igor affirme ensuite que lors de cette période d’inactivé professionnelle, il a perfectionné son français et son anglais. Il démontre à l’employeur qu’il fait preuve de pro-activité et d’une forte capacité d’adaptation pour intégrer le marché québécois.
« Maîtriser le français était une priorité pour moi, j’ai donc étudié les 3 niveaux. Une fois atteinte, je me suis concentré sur l’anglais parce que je sais que c’est très important. Aujourd’hui, je parle donc français, anglais, mais aussi ukrainien et russe»
Igor prouve à l’employeur par ses réalisations que durant ces trois années, il s’est tenu au courant de l’évolution des technologies dans son secteur d’activité.
Pendant ce temps d’étude, j’ai continué à me perfectionner dans mon domaine, j’ai rencontré plusieurs personnes travaillant dans ce secteur et j’ai réalisé mon propre site web où j’ai développé des projets de design graphique, de film animé et de photographie. Je vous invite d’ailleurs à consulter mon portfolio pour pouvoir juger de mon travail. Aujourd’hui, je me sens prêt à travailler efficacement dans votre compagnie. »
Conclusion :
À la fin de l’entrevue, l’employeur a été rassuré par les explications d’Igor. S’il devait l’engager dans son entreprise, il serait rapidement opérationnel (de plus peu d’investissement en formation) n’est pas effrayé par le changement (arrivé au Québec avec une faible maîtrise du Français et de l’Anglais mais décide d’apprendre ces langues). Pour le directeur de l’entreprise, il peut même devenir un atout s’ il souhaite explorer le marché russe et ukrainien.
Très bien, mais vous n’avez pas d’expérience québécoise, comment savez-vous que vous allez être à la hauteur de ce poste? Je tenterai de répondre à cette question dans la seconde partie de l’article.
Qu’avez-vous répondu à la question d’entrevue : Qu’avez-vous fait pendant votre période sans emploi ? Laissez-moi un commentaire!
Émilie Martin-Sanchez
Conseillère en développement de carrière
2 Comments
Et si l’immigration c’est mal passée …
Et si l’on a vraiment rencontré des difficultés, personnelles, familiales, psychologiques …
Ça va pas rassurer l’employeur de dire la vérité !
Auriez vous des conseils utiles pour les situations difficiles ?
Pour moi personnellement qui suis au QC depuis fin 2010, j’ai pas travaillé car pas de réponse à mes demandes d’emploi, mais j’ai consacré ceux temps au retour aux études ou j’ai pu décrocher 3 diplômes dans mon domaine professionnel : un AEC un Certificat de 1er cycle et une Maîtrise en génie qui m’a permis d’intégrer l »ordre des ingénieurs du QC…donc j’ai fait une mise à niveau et perfectionner mes connaissances professionnelles notamment en contact des professeurs qui sont tous des professionnels d’une grande expérience qui m’ont permis de comprendre le fonctionnement du génie au QC…