Comment répondre à la question du manque d’expérience québécoise en entrevue?

 

Vous avez plus de 10 ans d’expérience dans votre pays d’origine, mais l’employeur ne semble voir que le fait que vous n’avez jamais travaillé au Québec. Situation frustrante et pourtant presque incontournable, alors, sur quels éléments devez-vous miser pour bien répondre?

Vous souvenez-vous du dernier article sur la question du trou dans le CV? J’insistais sur le fait que l’employeur est inquiet de faire le mauvais choix de candidat. À l’évocation de la question du manque d’expérience québécoise, j’entends souvent les chercheurs d’emploi immigrants me partager leur étonnement et leur déception, « je pensais que le Québec m’avait choisi en fonction de mes compétences ». Mais regardez la situation autrement, il s’agit plutôt d’une façon pour lui de se rassurer sur le fait que vous serez rapidement efficace au sein de son entreprise. Finalement, quand l’employeur soulève votre manque d’expérience québécoise, entendez deux choses :
–        Prouvez-moi que vous allez être en mesure de vous adapter rapidement à la culture québécoise et surtout à mon équipe de travail.
–        Prouvez-moi que vos compétences sont les mêmes que celles que je recherche.
Si vous répondez à ces 2 aspects, vous diminuez considérablement la tension des 2 côtés : l’employeur sera rassuré et plus ouvert à vous écouter et vous, vous reprendrez un certain contrôle de votre parcours et serez plus confiant.
Dans votre réponse, retenez quelques éléments importants :
Pour l’adaptation :

–        Mettez en évidence toutes les expériences sociales québécoises dans lesquelles vous avez participé: bénévolat, stage, cours. Cela lui prouvera que vous avez déjà eu un contact avec la culture québécoise et que vous avez su vous adapter. N’oubliez pas que certains professeurs ou conseillers peuvent parfois servir de références québécoises. Certes, ils ne vous ont pas vu travailler, mais ils pourront commenter votre attitude : ponctualité, participation, esprit d’équipe, etc.

Pour les compétences :
L’inquiétude de l’employeur est légitime, il n’est pas censé savoir si les tâches reliées au poste sont les mêmes que celles dans votre pays. C’est à vous de lui montrer que vous êtes au courant des différences et des similitudes du poste.
Même si vous n’avez jamais travaillé au Québec, vous avez probablement fait des tâches similaires dans le passé, misez sur ces compétences transférables, c’est-à-dire sur les compétences déjà développées que vous allez pouvoir réutiliser dans son entreprise.
Il est parfois stratégique de montrer à l’employeur que vous êtes conscients de certaines différences avec les pratiques québécoises, dans ce cas, expliquez-lui comment vous allez combler ces manques, il appréciera votre transparence.
Dans tous les cas, misez sur vos 2 plus belles forces :

1. Votre capacité d’adaptation et d’apprentissage, largement prouvée par votre immigration.
2. Et votre grande motivation à apprendre et à travailler.

Il y a fort à parier qu’un employeur préfèrera embaucher une personne motivée et prête à apprendre plutôt qu’une autre plus expérimentée au Québec, mais moins flexible.
N’oubliez pas, si votre parcours « différent » peut parfois être un obstacle au début, il devient une grande force quand il permet d’enrichir les perceptions et les pratiques. Vous avez beaucoup à apporter aux entreprises québécoises, montrez-leur!
Émilie Martin-Sanchez
Conseillère en développement de carrière