Grande question et certainement une des plus posées par les nouveaux immigrants. En arrivant au Québec, la plupart ont le projet de s’intégrer rapidement au marché du travail. Mais ils vont faire face à plusieurs préjugés « On ne peut pas travailler au Québec sans expérience québécoise » ou encore, « Tu dois retourner aux études si tu veux trouver un travail ici ». Ces phrases ont l’effet d’une bombe dans le moral et le cheminement de l’immigrant.
Je vois véritablement un danger dans la systématisation du besoin de formation, beaucoup d’immigrants, sous l’effet de l’inquiétude, se dépêchent de s’inscrire dans le premier programme venu. Pressés par la date limite, ils n’ont pas le temps de réfléchir à l’utilité du programme et choisissent à la hâte une formation souvent inappropriée pour leur objectif.
Les conséquences vont de la perte de temps et d’argent au total découragement.
Qu’on se le dise, retourner aux études juste pour retourner aux études n’est pas efficace, il faut que cela s’inscrive dans un projet professionnel. Dans certains domaines, il existe des différences techniques entre le pays d’accueil et le pays d’origine, vouloir actualiser ses compétences ou en développer de nouvelles sont de bonnes raisons d’étudier à condition qu’elles soient le fruit d’une réflexion stratégique. Effectivement, utilisées de la bonne manière, les études au Québec peuvent amener plusieurs avantages pour les nouveaux immigrants, comme s’intégrer à la culture québécoise, développer un réseau avec les étudiants et les professionnels ou encore utiliser le stage (quand il y en a un) comme tremplin vers le monde professionnel. Cela permet également d’enrichir le CV de cette expérience québécoise, ce qui rassurera certainement le futur employeur.
Mais attention, le retour aux études n’est pas systématique, s’il a des avantages, il implique aussi son lot de sacrifices, très souvent, il s’agit d’un processus long, coûteux, et exigeant au niveau de la conciliation étude-travail- famille.
Cela demande beaucoup d’énergie et de temps, c’est pour cela qu’il faut être au clair avec les raisons pour lesquelles on désire étudier : Pourquoi je le fais? Qu’est-ce que cela va m’apporter?
Beaucoup d’immigrants trouvent un emploi dans leur domaine sur la base de leur expérience professionnelle sans retourner aux études !
Quand on identifie un objectif transitoire, il est plus facile de s’intégrer au marché québécois et rien ne vous empêche, par la suite, de continuer à vous perfectionner. J’aimerai vous donner LA formule universelle, mais malheureusement il n’y a pas deux parcours identiques. Par contre, je peux vous dire de ne pas trop vous fier aux nombreux conseils de votre entourage et d’aller discuter rapidement de votre projet avec des professionnels compétents. En clarifiant vos objectifs et en élaborant un plan d’action, cela va vous permettre d’économiser temps, argent et déception.
Quand on arrive au Québec, quels sont les pièges à éviter ? Quels sont les outils qui vont vous permettre d’augmenter vos chances d’obtenir un emploi qui correspond à vos compétences ? Est-il préférable de commencer à chercher un emploi avant notre arrivée ?
Je vous invite à participer mardi 30 juin, à notre conférence en ligne sur l’exploration du marché du travail québécois. Vous apprendrez quels sont les pistes à privilégier pour optimiser votre recherche d’emploi.
Nous répondrons à vos questions pour vous aidez à mieux préparer votre arrivée au Québec.
Parlez-moi de votre projet ! Quelle profession voulez-vous exercer au Québec ?
Émilie Martin-Sanchez
Conseillère en développement de carrière
6 Comments
Bonjour,
La reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) peut représenter une solution très intéressante pour un nouvel arrivant qui veut faire reconnaître ses compétences sans devoir refaire un programme d’études complet. Il y a un service de RAC dans la plupart des cégeps ainsi que dans les commissions scolaires.
Merci Emilie pour votre conseil et orientation pour le furure immigrant.
Bonjour,
Sans avoir un diplôme reconnu au Québec, et même avec un Master et 20 ans d’expérience, soyons honnète, il y a très peu de chance de trouver un emploi à son niveau car il est nécessaire d’être Membre de l’Ordre des Ingénieurs du Québec.
Bonjour,
Soyons honnêtes et réalistes, combien de personne ont trouvé un bon travail au Qc sans avoir eu à retourner aux études?
On a refusé de m’embaucher au moins plusieurs fois pour un poste d’apprenti dans un domaine dont j’ai 8 ans d’expérience à mon arrivé au Qc.
Même pour les stages c’est pareil.
Essayez de revoir la politique d’intégration des nouveaux arrivants SVP.
Merci
Bonjour,
Je suis un nouvel arrivant au Québec depuis presque 2 ans. J’ai toujours beaucoup de mal à trouver un emploi (n’importe quel genre)!!! Rien n’est reconnu dans mon cas (ni expérience, ni études, …). Je viens de l’Europe et je pense que le Québec n’est pas si différents. Soyons honnêtes et réalistes, l’immigration ne marche pas ici! Bon courage à Toutes et à Tous!
Sachiez que le Canada ce n’est pas que le Québec 😉
Bonjour à tous, je m’excuse de réagir tardivement à vos commentaires.
Je comprends parfaitement que la situation d’un nouvel immigrant peut être frustrante (je suis moi-même immigrante) et vous avez raison sur le fait qu’au Québec, comme ailleurs, trouver un emploi n’est pas magique et oui, il y a toujours possibilité d’améliorer les politiques d’intégration. Cependant, je crois sincèrement qu’il est possible de travailler dans son domaine d’activité, et ce, même sans expérience québécoise ou retour aux études. Je le vois tous les jours dans mes groupes PANI (programme d’accompagnement pour les nouveaux immigrants).Tout dépend de la stratégie et de votre plan d’action. C’est à ce moment qu’entre en scène l’emploi transitoire, cet emploi, dans le même domaine, qui vous permettra d’accéder à l’objectif principal. Je vous encourage vivement à aller rencontrer des professionnels en employabilité, ils vous aideront, j’en suis certaine.
Bonne continuation et à bientôt.
Émilie Martin-Sanchez