Comment trouver un emploi quand on est surqualifié : Felipe Monsalve – Conseiller en marketing et designer de présentation

1. Quel emploi occupez-vous? En quoi consiste votre travail?

Je suis designer de présentation visuelle dans un Centre d’achat. Je conçois les vitrines pour chaque saison. Dans le centre commercial, on me demande aussi mon avis sur les questions graphiques, le mobilier. Ils savent que j’ai une expérience en marketing.

1. 2.     Parlez-moi un peu de votre cheminement (formation, emplois précédents, etc.)

J’ai une formation comme ingénieur en conception de produit.
En Colombie, j’ai travaillé en design industriel. Toutefois, ma grande expérience est en marketing. Quand je suis venue ici au Québec, j’ai cherché au CREMCV dans le domaine du marketing. Ça ne marchait pas et de toute façon j’envisageais de retourner en design. J’ai donc commencé à chercher dans ce domaine. Et j’ai décroché mon emploi.
Ma carrière a trois axes : le design, la production et le marketing de produits. Quand j’ai commencé en marketing, je m’occupais surtout de l’aspect visuel du produit. Quand je suis devenu directeur marketing, je faisais du marketing pur. Je me suis alors éloigné un peu de mon profil de designer.

1. 3.     Pourquoi êtes-vous venu au club de recherche d’emploi?

Je vais te raconter une anecdote. J’étais ici depuis un mois. Je suis allé dans un bureau d’Emploi Québec. Je n’ai pas eu une bonne expérience avec la dame au comptoir. Elle n’était pas très gentille. Elle me disait que chercher un emploi, même si j’avais un bon français, c’était difficile. Elle m’a disputé parce que mon CV avait 5 pages. Je suis allé là pour avoir de l’aide. J’étais dans une nouvelle culture, une nouvelle ville, une nouvelle province, un nouveau pays. Les choses sont vraiment différentes dans la façon de chercher un emploi. Et elle n’était vraiment pas gentille. Elle m’a donné une liste des organismes en employabilité à Montréal.
Je suis sortie de là, j’étais très découragé. J’avais les larmes aux yeux. J’essayais d’accomplir mon rêve de venir au Québec, de commencer une nouvelle vie. Poussé par le découragement, j’ai décidé d’appeler trois organismes de la liste. Le CREMCV était un de ces endroits. Je suis allé à la rencontre d’information. Ça s’est très bien passé alors je me suis inscrit.
Ce que ma participation aux ateliers du CRECMCV m’a apporté? Une connaissance du marché du travail. Des amis. J’ai été encouragé par les animatrices. Ça m’a donné une discipline dans la recherche même si l’emploi, je ne l’ai pas trouvé en téléphonant. Ça a fait que toute mon énergie était concentrée sur la recherche. Après les trois semaines d’ateliers, j’ai continué à aller là-bas pour travailler. L’autre jour, quelqu’un me disait : « finalement, tu as trouvé ton emploi sur Internet ». Oui, c’est vrai. Mais si l’énergie bouge autour de quelque chose, peu importe la manière dont on arrive à l’objectif. Ma tête était 24h sur 24 dans la recherche.

1. Combien de temps avez-vous cherché un travail?

Un peu plus de 2 mois et demi. J’ai trouvé mon emploi un mois et demi après le CREMCV.

1. 5.     Comment avez-vous trouvé votre emploi? Quelles méthodes avez-vous utilisées?

J’ai utilisé toutes les techniques. J’ai demandé des séances d’information, j’ai parlé avec les recruteurs et j’ai offert mes services.
J’ai utilisé Internet. Les réseaux sociaux numériques. Facebook, par exemple. J’ai consulté beaucoup la page du grenier aux emplois. C’est l’un des profils que j’ai consulté le plus. C’est d’ailleurs là que j’ai trouvé l’offre d’emploi que j’ai obtenue.
Les différents moteurs de recherche : Workopolis, Monster, Jobboom.
J’ai fait du réseautage. Susana que j’ai connue dans le groupe m’a présenté son réseau. C’était ça que je craignais le plus. Je ne connaissais personne ici. Elle m’a présenté tout son réseau (amis et connaissances). Ça m’a beaucoup aidé.

1. 6.     Quel type de candidature est recherché généralement dans votre domaine?

Plusieurs qualités sont recherchées. La créativité. La capacité de débrouillardise. La capacité de faire avec très peu de choses.
Le sens de l’organisation. Il faut être responsable. Bien gérer son temps parce qu’on te donne beaucoup d’autonomie. Si tu n’es pas organisé, tu n’arriveras pas à accomplir tes tâches dans le temps alloué.
La formation est très importante. Il faut connaître le design, la couleur, les matériaux, etc.

1. 7.     Quel était votre « point faible » de chercheur d’emploi (difficulté)?

L’anglais.
La surqualification. Je cherchais en marketing. J’avais un gros CV et ici, ça ne valait pas beaucoup. J’étais coincé. J’avais une bonne expérience, j’avais fait beaucoup de choses. Je ne comprenais pas pourquoi on ne me téléphonait pas. On me disait : « on ne peut pas te donner un gros salaire. On ne sait pas quoi faire pour ne pas que tu te sentes comme si tu reculais ».
La peur aussi.
Comment j’ai surmonté ces difficultés?
Pour la peur, je me disais que c’était normal parce que tout était nouveau pour moi. Ça a changé avec les entrevues et les rencontres d’information. Ça a commencé à partir.
Pour le profil, j’ai commencé à explorer en design. J’ai changé beaucoup mon profil de marketing pour aller plus vers un profil de design. Ça a mieux marché. C’était quelque chose que je voulais faire de toute façon.
Pour l’anglais, je suis des cours pour m’améliorer.

1. 8.     Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui cherche dans votre domaine?

C’est facile à dire, mais mon conseil c’est d’être très persévérant, malgré les moments qui peuvent être décourageants et tristes. Si on est un nouvel arrivant, les émotions sont une charge de plus. Je ne dis pas que les autres n’en ont pas, des émotions. Mais quand on est un nouvel arrivant, il faut avoir la tête à sa place, se mettre dans la peau d’un chercheur d’emploi. Je vais donner la recommandation que vous faites au CREMCV. Se chercher un emploi, c’est un emploi. C’est ce que j’ai mis dans ma tête et que j’ai fait. Il faut être très positif.
Émilie Laurin Dansereau
Conseillère en employabilité