Noeurn était sans emploi depuis 5 mois quand il est venu au Club. Si la recherche d’emploi est difficile pour tout le monde, elle revêtait des défis particuliers dans son cas. En effet, Noeurn a un handicap physique et il bégaie. Il nous parle aujourd’hui des méthodes qu’il a utilisées pour trouver son emploi et il nous livre un beau témoignage sur l’importance de la persévérance, de l’espoir et de l’enthousiasme pendant cette période
1. Quel emploi occupez-vous? En quoi consiste votre travail?
Je suis technicien d’image pour une compagnie d’assurance nommée Manuvie. Je travaille dans le département d’imagerie. C’est l’endroit où l’on reçoit, l’on trie et l’on envoie les courriers. De mon côté, je travaille sur une machine Opex qui sert à numériser tous les documents reliés aux règlements médicaux et dentaires. J’ai une quantité d’enveloppes à ouvrir et à numériser. Le nombre varie selon les directives de mon superviseur. La configuration du système change selon si c’est médical ou dentaire afin de bien séparer les règlements. Mon autre tâche consiste à faire du Box Pull. En bon français, c’est un genre un contrôle de qualité. Les documents scannés sont archivés et mis dans une boîte désignée et rangée sur des étagères. Je vérifie si les documents sont bien numérisés et qu’ils sont dans le bon ordre.
2. Parlez-moi un peu de votre cheminement (formation, emplois précédents, etc.)
Je possède un DEC en bureautique et un DEP en soutien informatique. J’ai eu plusieurs emplois d’été durant mes formations. J’ai été préposé au soutien de dossiers au ministère du Revenu et réceptionniste pour le bureau du Curateur public. J’ai travaillé 6 ans pour Verisk Canada comme préposé à la saisie de données. Cela m’a permis d’acquérir beaucoup d’expérience dans le domaine.
3. Pourquoi êtes-vous venu au club de recherche d’emploi?
C’est un organisme en employabilité que je fréquentais qui m’a conseillé d’y aller. Au début, j’étais pessimiste. Je me disais qu’il fallait vraiment être le plus nul des nuls pour demander de l’aide. Par la suite, je me suis dit que je n’avais rien à perdre. Je constate maintenant que j’ai pris la bonne décision. Au Club, j’ai appris beaucoup de méthodes sur la façon de chercher un emploi et cela a contribué à remonter mon estime de moi. On peut tous y arriver!
4. Combien de temps avez-vous cherché un travail?
Après mon séjour au Club, cela m’a pris 2 mois pour me trouver du travail. Avant le Club, j’ai été 5 mois sans emploi.
5. Comment avez-vous trouvé votre emploi? Quelles méthodes avez-vous utilisées?
La persévérance!!! Il est vrai que ça peut être difficile de se trouver un emploi pour certains. Pour moi, ce l’était deux fois plus, car je suis une personne handicapée. J’étais conscient que je devais fournir plus d’effort avec mes appels et mes entrevues. De plus, je bégaie. C’était difficile, mais j’ai quand même fait des appels aux employeurs.
Internet, les pages jaunes et les contacts sont les principales méthodes que j’ai utilisées pour mes recherches. Les agences de placement peuvent aussi être un bon moyen de se trouver un emploi. Au début de mes jours sans emploi, j’ai fait appel à une agence tout en faisant mes propres recherches. J’ai eu quelques entrevues, mais je n’obtenais pas de poste. Après le Club, j’ai fait une entrevue et j’ai obtenu le poste. L’agence avec qui j’avais fait affaire au début de mes recherches m’a appelé pour me proposer le poste de technicien d’image. Grâce à tous les conseils que j’ai eus au Club, je l’ai eu « haut la main! »
6. Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui cherche dans votre domaine?
Ne jamais se rabaisser soi-même! Tout le monde a ses défauts. Il faut plus se concentrer sur ses valeurs et se dire qu’on a autant de chance que les autres. Vous avez des diplômes, des certificats ou des formations spécifiques, montrez-les dans votre CV. Cela compte aussi. Il est vrai que dans le domaine de la bureautique et de l’informatique, il y a beaucoup de compétition. Souvent, les employeurs nous demandent si on possède la vitesse au clavier ou l’expérience dans le domaine. L’essentiel est de faire de votre mieux! Si vous n’avez pas la vitesse nécessaire pour le poste, certains employeurs verront votre côté travaillant et persévérant. Si vous n’avez pas l’expérience et c’est à cause de cela qu’on vous refuse le poste, dites-vous que c’est juste une entrevue et qu’il y en aura d’autres. Il est normal qu’on n’obtienne pas le poste voulu du premier coup. Restez enthousiaste. L’échec est normal! On est tous passé par là.
7. Quel type de candidature est recherché généralement dans votre domaine?
Parmi les entrevues que j’ai eues, la vitesse au clavier revenait souvent dans la liste des aptitudes requises. Je faisais de mon mieux pendant les tests de sélections, mais je n’étais jamais retenu. C’est durant l’entrevue que j’ai présenté tous mes points forts afin que l’employeur constate que je suis vraiment intéressé par le poste. Souriez !! Même si cela fait 6 mois que vous recherchez un emploi, peut-être que cette fois sera la bonne.
8. Quel était votre « point faible » de chercheur d’emploi (difficulté)?
Je ne me mentirai pas à moi-même. J’ai remarqué une certaine hésitation chez plusieurs employeurs face à mon handicap. Je me rappelle une fois, je pensais avoir fait une bonne impression pendant une entrevue et par la suite, je reçois un appel de l’employeur me disant qu’il préfère ne pas engager une personne avec un handicap physique. Je n’ai jamais baissé les bras devant ces jugements et j’ai continué mes recherches avec les méthodes qu’on m’a apprises au Club. Il y aura toujours de la place pour une personne qui prend la peine d’y mettre l’effort. Croyez-moi!
Émilie Laurin Dansereau
Conseillère en employabilité