Trouver un emploi à la hauteur de nos compétences quand on a beaucoup d’expérience, ce n’est pas chose facile. Sylvain a mis 15 mois pour y parvenir. Voyez comment il s’y est pris.
Je suis superviseur de compte dans une agence marketing. Je fais de la supervision de plans marketing. Mon rôle principal est d’appuyer le directeur de compte dans cette tâche. Par exemple, cette semaine, je l’accompagne chez un client. On va analyser les besoins d’affaires, voir avec lui comment il peut se faire connaître sur le marché, accroître la visibilité de son produit et nous allons réfléchir à une stratégie pour faire connaître les produits et services. Nous offrons un service de communication, c’est-à-dire qu’on vend un langage marketing
J’ai fait un certificat en gestion aux HEC. C’est certain que c’était un plus pour moi. Ça m’a permis de parler le même langage que l’employeur. Je pouvais parler de positionnement, d’analyse de besoins, etc. Il a aimé mon discours.
Avant ça, j’ai travaillé 5 ans chez Versacom, un cabinet de traduction. Je travaillais en équipe avec la VP aux ventes. Maintenant, je travaille avec le directeur régional. C’est un beau « fit ». Je sens que je m’embarque dans quelque chose d’intéressant. Je connais bien les tâches. Je ne me sens pas complètement perdu.
C’est exactement ce que je cherchais. Je voulais évoluer vers un milieu plus créatif. Et ça l’est tout à fait.
C’était trop difficile l’isolement à la maison. Chaque atelier suivi au Club m’a apporté quelque chose. Ça m’aidait à mettre les choses au clair dans ma tête. D’ailleurs, j’ai participé à un autre programme en employabilité en janvier pour continuer de sortir de la maison. Cadres disponibles à Pointe-Claire. C’est un programme qui aide les professionnels à retourner sur le marché du travail. Il s’adresse aux personnes de plus de 40 ans qui ont de l’expérience significative en gestion.
J’ai cherché du travail pendant 15 mois. Évidemment, ça n’a pas toujours été aussi intensif. En novembre et en décembre, j’ai ralenti un peu. Aussi, parallèlement à la recherche, j’ai lancé ma compagnie de traduction. J’ai fait un plan d’affaires avec l’organisme SAJE (Service d’accompagnement aux jeunes entrepreneurs). Malheureusement, mon projet ne s’est pas qualifié. On m’a dit que j’étais trop qualifié. J’avais une scolarité de niveau universitaire et trop d’expérience de travail. De plus, mon projet était lié à un ordre professionnel ce qui n’entrait pas dans les critères.
Je lui dirais de ne pas attendre. Passer devant les autres, se démarquer, téléphoner. Faire du réseautage. Ce que je sens, en ce moment, c’est que si on n’a pas de références, on n’a pas beaucoup de chance. Il faut donc trouver des façons de passer par la porte d’à côté. Il faut faire beaucoup d’appels, ne pas se contenter d’envoyer des CV. Chez Cadres disponibles, on m’a suggéré, pour ma lettre de présentation, la formule suivante : « Quand vous aurez lu tous les CV, appelez-moi, car c’est moi le meilleur ». Au début, je n’étais pas sûr. Je trouvais ça un peu prétentieux. Mais ça a marché. On m’a appelé.
À mon avis, on cherche quelqu’un qui a de l’expérience en gestion de comptes et en gestion de projets. Une bonne connaissance du domaine est également demandée. Heureusement que j’avais fait quelques cours en marketing. Si tu n’as pas ça, tu dois être convaincant parce qu’il y a beaucoup de compétition. Sur le plan des qualités professionnelles, le sens de l’organisation est vraiment très important. On demande aussi d’être parfaitement bilingue.
Je me suis créé énormément d’alertes sur Internet. C’était difficile pour moi de manquer un poste. J’ai aussi agrandi mon réseau de contacts sur LinkedIn. J’ai maintenant 433 contacts. J’ai participé à plusieurs activités de réseautage.
Je me suis impliqué à l’Association étudiante des HEC. Ça a donné plus de valeur à mon CV et j’ai aussi eu d’excellentes références.
L’isolement était très difficile pour moi. Quand on est en recherche d’emploi, il ne faut jamais se décourager. Quand tu te fais dire non, il faut que tu recommences. Ce n’est pas toujours facile. Surtout quand tu es seul à la maison.
Le salaire représentait également un obstacle. Je ne suis pas junior. J’ai beaucoup d’expérience. J’ai souvent senti que mes attentes salariales étaient trop élevées pour les employeurs. 2014 a été une année difficile pour l’économie québécoise. Ma famille me mettait beaucoup de pression pour je baisse mes demandes salariales. « Ça fait trop longtemps que tu cherches, tu n’as plus le choix », qu’ils me disaient. J’ai été patient et finalement, j’ai trouvé quelque chose. Je suis content du salaire que j’ai. J’ai baissé un peu mes attentes, mais j’ai surtout montré une plus grande flexibilité en entrevue. Avant, je disais juste le salaire que je voulais. Comme ça : bang! Aujourd’hui, je le dis autrement. Je démontre en premier mon intérêt pour le poste et ensuite seulement, je donne mon échelle. Ça passe beaucoup mieux.
Émilie Laurin Dansereau
Conseillère en employabilité