Trouver un emploi à la hauteur de nos compétences quand on vient d’arriver au Québec représente un défi de taille. On se fait souvent conseiller de retourner aux études pour obtenir un diplôme québécois ou d’accepter un emploi alimentaire pour avoir la « fameuse » première expérience canadienne. Oubéid a fait fi de ces conseils et il a décroché un emploi dans son domaine moins de deux mois après son arrivée à Montréal. Découvrez comment il s’y est pris.
Je suis conseiller en emploi dans un organisme communautaire. Je travaille autant en individuel qu’avec des groupes. J’ai différentes tâches : j’évalue les besoins d’employabilité, j’anime des ateliers (15-20h par semaine), je fais aussi des rencontres individuelles de suivi. En général, le matin, je suis en animation et l’après-midi, je fais des rencontres individuelles.
J’ai une maîtrise en gestion des entreprises et des organisations. Je me suis orienté vers la relation client, la vente. Par la suite, j’ai eu l’opportunité de travailler à Pôle Emploi (l’équivalent français d’Emploi Québec). Ça a été pour moi un révélateur. Là-bas, j’avais trois grands champs de responsabilités. D’abord, j’accompagnais les des chercheurs d’emploi dans leurs démarches. Ensuite, je faisais du recrutement pour le compte des entreprises. Finalement, j’avais également des tâches administratives. Je donnais des formations et je gérais les dossiers.
Tout à fait! Ça me recentre sur le métier de conseiller en emploi. En France, à cause du nombre élevé de dossiers que j’avais (plus de 300), je ne pouvais pas bien accompagner les chercheurs d’emploi. Au lieu de rencontrer chaque personne une fois par semaine, je les voyais une fois par mois. Je ne connaissais même pas les noms des gens que je devais accompagner. J’avais l’impression de faire plus dans la quantité que dans la qualité. Mon travail était donc plus administratif. J’avais perdu le côté accompagnement qui me plait beaucoup.
J’ai fait une rencontre d’information avec une conseillère du Club. C’est une ancienne participante qui nous a mis en contact. Quand je suis arrivée à Montréal, ma femme y était déjà. Elle m’a parlé de l’importance du réseautage ici au Québec et m’a encouragé à participer à différentes activités. J’ai rencontré Martta dans un 5@7 et elle m’a référé à vous. Lors de la rencontre d’information, on m’a parlé des services offerts par le CREMCV.
Ce qui m’a convaincu de venir? Ce sont vos statistiques. J’étais malgré tout un peu sceptique. Mais je me suis dit que je n’avais rien à perdre. J’avais besoin de sortir de ma zone de confort et d’être dans un environnement dynamique et professionnel. Je voulais aussi connaitre les techniques utilisées ici, car ce ne sont pas exactement les mêmes qu’en France.
J’ai mis deux mois à trouver du travail. Ma recherche a commencé quand je me suis inscrit au CREMCV.
Faire des appels! J’étais sceptique au début. J’avais peur de déranger. Mais dès le premier jour, j’ai obtenu deux rencontres d’information.
Le Bottin des ressources communautaires du Grand Montréal est un outil intéressant. C’est là que j’ai trouvé le centre où je travaille actuellement.
Demander des rencontres d’information est une excellente façon d’élargir son réseau de contacts et d’en apprendre plus sur son domaine. Le réseautage, c’est la base.
La plupart des gens avec qui je travaille ont un baccalauréat en développement de carrière. Pour ma part, je n’en ai pas. Mais je possède 5 années d’expérience dans le domaine. À l’organisme où je suis, on a beaucoup aimé que j’aie fait la session de trois semaines au CREMCV. Ça m’a permis de mettre à jour mes connaissances sur le marché de l’emploi québécois et de connaitre les techniques utilisées ici. Sinon, sur le plan des qualités professionnelles, on demande des gens qui ont un grand sens de l’écoute et de l’observation. C’est important pour connaitre et comprendre la population avec qui on travaille. Ça permet d’observer les différences entre ce qui est dit et les actions posées. Par exemple, quelqu’un nous dit chercher activement du travail, mais il ne vient pas aux ateliers. On peut lui en parler et aller plus loin avec lui. L’esprit d’équipe est aussi très important.
J’ai surtout fait des appels et des candidatures spontanées. J’ai identifié les organismes qui m’intéressaient le plus à l’aide du Bottin des ressources communautaires du Grand Montréal. Les appels, c’est la clé. Je suis vraiment convaincu!
Je dirais ma faible connaissance du marché du travail québécois. Je ne connaissais pas les techniques utilisées ici. Sans le CREMCV, j’aurais eu plus de mal à me présenter. J’aurais probablement été recalé. Les mentalités sont différentes ici. On ne se présente pas de la même façon qu’en France. J’avais besoin de m’imprégner des valeurs d’ici.
Je n’avais pas non plus de formation ou d’expérience québécoises. La plupart des gens que j’ai rencontrés à mon arrivée au Québec me disaient que sans diplôme québécois, je ne trouverais rien. Surtout que je n’avais pas d’expérience canadienne. Je ne voulais pas retourner aux études. Ça m’inquiétait un peu. Je me suis rendu compte que ce n’est pas toujours vrai. À mon boulot, on a engagé trois personnes en même temps et deux viennent de France. Je pense qu’il faut avoir l’ouverture d’esprit de comprendre ce qu’on attend de nous, mais ce n’est pas nécessaire d’avoir de l’expérience ou un diplôme d’ici. Il y a d’autres façons de le faire. Pour moi, ç’a été de faire une mise à jour au CREMCV.
Émilie Laurin Dansereau
Conseillère en employabilité