Il suffit de regarder les offres d’emploi pour être découragé par toutes les compétences et qualités demandées pour un poste. Vous devez avoir plus de 10 ans d’expérience et avoir un esprit innovateur, avoir travaillé à l’international et avoir de l’expérience au Québec, avoir une grande empathie, mais aussi un fort leadership, être parfaitement bilingue… bref impossible de répondre à tous ces critères.
Les recruteurs cherchent le mouton à 5 pattes, image parlante pour dire qu’il n’existe pas. Même si on est très compétent, on ne peut pas tout avoir! Ne vous laissez pas impressionner et postulez quand vous pensez posséder environ 60 % des compétences demandées. Par contre, si on recherche un représentant qui travaille sur la route et que vous n’avez pas le permis de conduire, même si votre profil correspond à 90 %, on oublie! Je vous laisse à votre bon jugement.
Mais comment faire pour que l’employeur sélectionne notre CV?
Effectivement, il est difficile de se distinguer par l’entremise d’un simple CV, mais voici 2 conseils :
▪ travailler un sommaire des compétences efficace avec des mots clés et personnaliser la lettre de présentation. On la néglige souvent en pensant qu’elle ne sera pas lue (ce qui est parfois le cas), mais autant se donner le plus de chance possible en rédigeant un texte qui met en valeur vos forces et votre grand intérêt pour la compagnie.
« Et si finalement, l’employeur me convoque en entrevue? Il va voir que je n’ai pas tout ce qu’il demande! »
▪ C’est vrai, mais lors de l’entrevue, il sera plus facile de mettre en valeur vos forces et votre personnalité. Et pour les points que vous ne maitrisez pas parfaitement, n’oubliez pas de miser sur les compétences transférables et votre grande capacité d’adaptation et d’apprentissage.
Une autre chose à ne pas oublier, dans la balance de l’embauche, si les compétences sont importantes, la motivation, la communication et l’attitude positive peuvent faire contrepoids.
Pour prouver que l’attitude positive et la persévérance payent, voici le témoignage inspirant de Charles, qui malgré son bégaiement, a trouvé un emploi comme « Designer 3D et artiste visuel » après le programme PANI.
Qui ne risque rien n’a rien!
Je pensais souvent à ces mots sans avoir vraiment le courage de les appliquer;
Tout va très bien quand on est dans notre bulle, mais la vraie vie ne commence qu’à la fin de notre zone de confort.
Suivre le coeur ou le cerveau? Ce n’est pas évident de faire un choix; dans mon cas, j’ai suivi les deux pour faire un changement radical, et décider de quitter ma bulle pour entamer la “vraie vie”.
Je suis bègue. Je n’ai jamais considéré mon bégaiement comme obstacle, mais quelques situations me sont difficiles.
Comment me présenter, comment trouver un emploi, ou même faire une entrevue au Canada?
Après tout, j’ai 26 ans, j’ai travaillé pendant 5 ans au Liban, dans le domaine de la publicité et du design et j’étais pendant deux ans même chargé de cours à l’université.
Arrivé au Canada, j’ai fait de mon mieux et j’ai fait tout mon possible pour trouver un emploi dans mon domaine; j’ai envoyé presque 300 CV… sans exagération!
– Un ami m’a conseillé de suivre des séances d’orientation au Club de recherche d’emploi Montréal centre-ville (CREMCV).
Ainsi, j’ai suivi les séances du groupe PANI (Programme d’accompagnement pour les nouveaux arrivants) pendant 4 semaines, ou j’ai rencontré 6 autres personnes professionnelles formidables; chacune d’entre elles excellait dans son domaine, et cherchait un nouveau défi à Montréal.
Mon propre défi était de surmonter mon bégaiement et avoir un accès au marché caché du travail, à l’aide des appels téléphoniques et grâce aux réunions de réseautages.
Après maintes et mûres réflexions j’ai eu le courage d’appliquer les notions acquises lors des 4 semaines au CREMCV, surtout avec le support d’Émilie et Marie-Ève, nos conseillères, et avec le grand support moral des membres du groupe.
Ainsi, après 3 mois et après plusieurs appels, plusieurs réunions de réseautages, et après plusieurs “non, je ne veux pas, mais je vais appeler quand même”, j’ai décroché un emploi dans mon domaine grâce au réseautage et aux notions acquises au CREMCV.
Rien n’est impossible, mais le changement n’est pas facile non plus; soyez le changement que vous désirez avoir… foncez dans la vie!
Émilie Martin-Sanchez
Conseillère en développement de carrière